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La
tour génoise de
L'Ile-Rousse.D'autres vues
ici.
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Le
programme de construction des tours,
débutant en 1512, est confié
à l'Office
de Saint-Georges. Au moyen d'un
système de concessions, la population
corse est incitée à occuper
la plaine littorale
(la piaghja)
,
y créer des colonies agricoles et
exploiter les ressources marines
(pêche, corail...).
Les tours
de guet furent construites sous le
contrôle de la République,
mais une grande partie d'entre elles l'ont
été à l'initiative
des habitants de la piaghja
eux-mêmes, qui
assureront par ailleurs leur
entretien.
Le premier
rôle de ces tours était la
surveillance de la
mer, à une époque
où la navigation était
rendue périlleuse par la piraterie
"barbaresque", les zônes
côtières
régulièrement pillées
et leurs populations emmenées en
esclavage
En cas
d'approche de navires pirates, les
torregiani -gardes de la tour-
donnaient l'alarme en allumant des feux,
en tirant des coups de canon, ou en
sonnant de la trompe - u
cornu. Alertés, les
habitants des villages côtiers,
agriculteurs, pêcheurs ou bergers
pouvaient se réfugier à
temps à l'intérieur des
terres, dans les montagnes proches.
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La
tour de Nonza, dans le Cap
Corse.
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Ces tours
avaient également une
vocation
défensive. Ainsi on trouve davantage
de tours rondes - aux contours moins
vulnérables à l'artillerie
marine- que de tours de forme
carrée. L'armement se composait de
canons, d'arquebuses, de faucons ( petite
pièce d'artillerie). Elle
comportaient peu de meurtrières,
les pièces d'artillerie
étant utilisées sur la
plateforme à mâchicoulis
coiffant la tour. Les torregiani, soldats et
gardiens, étaient nommés par
les communes ou la République
elle-même.
Les tours
génoises exerçaient
également un strict
contrôle commercial
pour
le compte de la République,
surveillant cargaisons, mouillages,
patentes et licences d'exportation,
encaissant des droits d'ancrage.Elles
avaient aussi un rôle de
surveillance
sanitaire.Tout navire accostant devait
présenter un bulletin de
santé ( les épidémies
de peste qui firent des ravages dans
l'Europe du 16e et17e ont ainsi
épargné la Corse).
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